Chiara Fiorillo – Fiche du film “Marie-Antoinette” de Sofia Coppola

Marie-Antoinette de Sofia Coppola

Chiara Fiorillo

Fiche du filmMarieAntoinettede Sofia Coppola

 

TITRE: « Marie-Antoinette »

SOCIÉTÉS DE PRODUCTION: Columbia Pictures, American Zoetrope, Tohokushinsha Film Corporation.

DATE DE SORTIE: 24 mai 2006.

METTEUSE EN SCÈNE: Sofia Coppola. Sofia Coppola est née le 14 mai 1971 à New York et elle est la fille du réalisateur Francis Ford Coppola. Elle a étudié au Mills College et puis au California Institute of the Arts. Elle a organisé des séances de photos et elle a créé sa propre ligne de vêtements. Sofia Coppola se fait connaître comme réalisatrice avec ses trois premiers films étant Lick the Star (1996), Virgin Suicides (1999) et Lost in Translation (2003), qui rencontrent les faveurs de la critique et du public. Le film Lost in Translation remporte l’Oscar du meilleur scénario original et trois Golden Globes. En 2006 elle réalise le film biographique Marie-Antoinette basé sur la vie de Marie-Antoinette d’Autriche et obtient beaucoup de succès. Sofia Coppola est considérée comme une icône de la culture populaire par le milieu du rock et du cinéma indépendants.

EPOQUE: XVIIIe siècle,1770-1789.

LIEUX: Château de Versailles, jardins des Versailles, Petit Trianon, chapelle du château de Versailles, Autriche, forêt.

PERSONNAGES: La protagoniste du film est Marie-Antoinette. Les personnages principaux sont Louis XV, Louis XVI, Marie-Thérèse de Habsbourg. Les personnages secondaires sont: la comtesse du Barry (favorite du Roi), l’empereur Joseph de Lorraine (frère de Marie-Antoinette), le compte Fersen (compte suédois et amant de la Reine), la princesse de Lamballe et la duchesse de Polignac, (favorites de la Reine), Marie-Thérèse de France (fille de Louis XVI et Marie Antoinette), l’ambassadeur Mercy, le duc de Choiseul (chef de gouvernement chez Louis XV), le compte Vergennes (secrétaire des affaires étrangères de Louis XVI), la comtesse de Provence.

 INTRIGUE: Fille de François Ier de Lorraine, empereur du Saint-Empire romain germanique, et de Marie-Thérèse de Habsbourg, archiduchesse d’Autriche, Marie-Antoinette apprend, à l’âge de quatorze ans, qu’elle doit se marier à Louis Auguste de Bourbon, le futur Louis XVI, et donc elle quitte la France pour l’Autriche. Marie-Thérèse de Habsbourg utilise le mariage de sa fille pour sa politique diplomatique et donc pour réconcilier les Maisons d’Autriche et de France après des siècles de guerre. À son arrivée à la frontière elle est obligée à se séparer de tout ce qui appartient à l’Autriche, comme sa robe et son petit chien. Puis elle connait le dauphin, son futur mari, et elle est accueillie à la cour de Versailles. La jeune dauphine épouse dans la Chapelle Royale du Château de Versailles Louis Auguste de Bourbon et elle devient la première femme de la cour, mais elle montre des difficultés à se rapporter avec l’aristocratie et à s’adapter aux usages français et de Versailles, comme par exemple le cérémonial du lever. Elle ignore Madame du Barry, la favorite du Roi, et elle n’est pas heureuse au sein de la cour de France, car est considérée comme une étrangère et se sent délaissée par son époux, qui lui préfère aller chasser. Elle reçoit beaucoup de pression pour la consommation du mariage, même par sa mère, qui lui écrit régulièrement et lui rappelle que sa place ne sera assurée qu’après la conception d’un héritier. Louis XV cherche de régler la situation en appelant le docteur pour visiter le jeune couple, mais les nuits se succèdent et il n’arrive rien. Marie-Antoinette est frustrée à cause des rumeurs qui circulent à la cour, donc elle se réfugie dans l’insouciance et les frivolités en compagnie de la princesse de Lamballe et de la duchesse de Polignac. Profitant d’une vie luxueuse, elle s’orne des bijoux et des riches vêtements, elle boit, joue de hasard et participe aux fêtes. Lorsqu’elle se rend à Paris pour un bal masqué, elle fait la connaissance du Compte Fersen, de l’armée suédoise. À leur retour de Paris le dauphin et la dauphine découvrent que le Roi a attrapé la petite vérole. À la mort de Louis XV, son fils Louis Auguste devient Roi de France, et donc Marie-Antoinette Reine. Toutefois le mariage n’a toujours pas été consommé et l’absence d’héritier fragilise la pérennité de la dynastie. Marie-Antoinette continue à dépenser et à faire la fête jusqu’au petit matin, tandis que Louis décide d’aider les américains pour leur révolution sans se rendre compte quel les impôts étouffent son peuple. L’empereur Joseph arrive à Versailles pour rendre visite à sa sœur, envoyé par Marie-Thérèse de Habsbourg craignant pour la survie de l’alliance franco-autrichienne et que sa fille puisse être répudiée. Un an plus tard le couple donne naissance à son première fille Marie-Thérèse Charlotte de France. Ensuite la Reine commence à passer du temps dans le nouveau hameau de la Reine dans le Petit Trianon avec ses amies et ses prétendants, en effet au bal pour les soldats qui ont combattu aux Amériques elle rencontre le Compte Fersen et plus tard ils deviennent amants. Les caisses sont vides et le peuple souffre de la famine; par conséquent on voit s’accumuler des pamphlets contre la Reine, laquelle se dédie à une vie de plaisirs et de somptuosité. Plus tard elle donne naissance au dauphin de France. Les crises successives du régime et la banqueroute du Royaume précipitent les événements révolutionnaires et intensifient la campagne de désacralisation de la Reine. La sécurité du couple royal n’est plus assurée, mais le Roi refuse de s’enfuir de Versailles et la Reine reste à ses côtés. Peu après la foule irrépressible les force à quitter à jamais le château de Versailles.

 THÈMES: Tout d’abord le film illustre la pratique diplomatique du mariage forcé utilisé comme alliance politique et très diffusé à l’époque de l’absolutisme. En effet les souverains épousaient leurs enfants avec ceux d’une autre puissance politique pour sceller des alliances ou se réconcilier.

Le film se déroule à Versailles et donc il a comme toile de fond la vie à la cour. À la cour de Versailles était imposée l’étiquette, c’est-à-dire l’ensemble des règles et des comportements à suivre, organisant la vie de la famille royale, des courtisans et des favoris. En France l’étiquette s’est développée à partir du règne de François I, mais elle a connu son apogée et sa forme plus codifiée à l’époque de Louis XIV. La vie du roi était une cérémonie constante; à l’intérieur du palais presque toutes les chambres étaient ouvertes au public, incluse la chambre à coucher du roi. Au matin il y avait deux cérémonies pour réveiller le roi, le «Petit Lever» et puis le «Grand Lever», où des nobles avaient le privilège d’habiller le roi. À la cérémonie du «Grand Couvert» le roi avait sur la table vingt plats à choisir et il était entouré des courtisans, qui assistaient à la scène. Au moment de se coucher il y avait le même cérémonial qu’au lever. À cette époque, la cour d’Autriche possède une étiquette beaucoup moins stricte que celle de Versailles: les danses y sont moins complexes, le luxe y est moindre et la foule moins nombreuse. Par conséquent Marie-Antoinette montre aussitôt beaucoup de difficultés à s’adapter aux usages français car elle déteste ce code rigide qui envahit son intimité et elle trouve toutes ces cérémonies ridicules. Elle se moque de sa dame d’honneur la comtesse de Noailles, qui se charge de manière stricte aux parfaits accomplissements de l’étiquette.

Les courtisans ont des privilèges et des avantages financiers, mais aussi des devoirs car leur vie quotidienne est réglée par l’étiquette, qui précise la possibilité d’assister à certaines cérémonies, l’ordre et l’horaire d’arrivée dans les pièces, les habits qu’on peut porter… En échange de leur fidélité et docilité, les courtisans reçoivent une pension royale et ils ont beaucoup de divertissements car ils peuvent participer à des fêtes somptueuses, à la chasse, au jeu de hasard, aux concerts, aux représentations de danse et de théâtre, qui ont lieu plusieurs soirs par semaine, mais aussi des manifestations officielles à l’occasion de naissances, mariages ou anniversaires (comme on peut voir dans le film lors du mariage du dauphin et de la dauphine, de l’anniversaire de Marie-Antoinette ou de la naissance de Marie-Thérèse de France). Pour être à l’abri à la cour il fallait toujours se garder fidèles au Roi et cette situation renforçait l’autorité royale qui pouvait ainsi contrôler la noblesse du royaume, aspirant à accroître son pouvoir, et combattre des éventuels complots et conspirations contre elle. Un autre rôle important est celui joué par les favoris et les favorites à la cour, qui étaient des personnes de confiance, des amis intimes, des maîtresses ou amants dans les bonnes grâces du Roi ou de la Reine. Le Roi (aussi bien la Reine) pouvait offrir le statut de favorite à sa maîtresse préférée et cette courtisane bénéficiait d’avantages et de la faveur du souverain, mais elle avait aussi une influence sur les domaines des arts et de la politique (comme on peut voir du personnage de Madame du Barry, favorite de Louis XV, dans le film). Les favorites étaient aussi des amies et confidentes de la souveraine, comme par exemple la princesse de Lamballe et la duchesse de Polignac pour Marie-Antoinette.

Le contexte du film décrit l’absolutisme, le système politique considéré comme le plus parfait à l’époque, où le Roi tient son pouvoir de Dieu, et souligne l’importance des héritiers du trône. Comme les femmes étaient exclues de la succession, la présence d’un héritier direct assurait la continuation de la dynastie royale sans problème. La Reine donc était chargée de donner au Roi et à la France une descendance masculine, un dauphin. Un héritier pouvait être aussi un moyen pour assurer une position et un mariage d’alliance, comme dans le cas de Marie-Antoinette pressée par sa famille autrichienne et par la cour française à la consommation du mariage. Le Roi gère les affaires de l’état entouré et aidé par ses ministres, nommés par lui-même, et parfois exerçants une forte influence sur lui, comme on peut voir de la personnalité timide de Louis XVI dans le film, qui est complètement dirigée par eux. Le Roi subit aussi l’influence de son épouse, laquelle se dédie à un vie de folles dépenses, sans s’occuper de mauvaises conditions du peuple. Le film montre comme la Reine en dépensant sans compter en vêtements, chaussures, perruques, tissus, bijoux, décorations de ses appartements, gâteaux et pâtisseries, devient vite impopulaire et détestée par le peuple, comme le témoignent les rumeurs, les surnoms dévalorisants et les pamphlets contre elle. Tout ce faste et luxe renvoie à l’esthétique baroque du XVIIIe siècle, car il veut souligner la puissance de la royauté, mais il marque l’écart avec le peuple.

Par ailleurs on peut remarquer la forte différence entre classes sociales au XVIIIe en France. La famille royale et les courtisans vivent dans le faste et le luxe de la cour et la noblesse, c’est-à-dire le 2% de la population, et le clergé, l’1% de la population, détiennent tous les privilèges parce qu’ils ne paient pas les impôts et ils prélèvent pour leur compte de lourdes taxes chez les paysans. Par contre le Tiers État, c’est-à-dire tout le reste de la nation, est étouffé par des impôts très élevés et vit dans la misère, la famine, le dénuement. Lorsqu’il y avait des problèmes économiques et le besoin de remplir les caisses de l’état, affaiblies par les guerres, la solution pour le Roi était l’augmentation des impôts et des taxes, en aggravant la tolérance du peuple qui, plus tard, commence à réagir avec des révoltes jusqu’au bouleversement de la monarchie dans la Révolution Française.

À cette époque (1775-1783) la France soutient la guerre d’indépendance américaine, où les treize colonies de l’Amérique du Nord s’opposent au Royaume de Grande-Bretagne. La France s’engage par la fourniture d’aides navales et terrestres aux américains pour s’opposer et s’imposer sur l’Angleterre. Cette guerre coûte très cher et les caisses de l’état se vident.

 COMMENTAIRE: Le film est très intéressant et surtout original à raconter la vie d’un personnage historique et emblématique qui a marqué l’époque du siècle d’or et la fin de l’absolutisme français. La cinéaste a su donner une image différente et originelle de Marie-Antoinette, montrée comme une femme anticonformiste et peu conventionnelle, qui n’aime pas les contraintes de la cour. Le film présente un excellent décor, constitué par le mobilier, les jardins, les parcs et les immenses salles de Versailles, de magnifiques costumes et de remarquables interprétations des acteurs. Le film est caractérisé par des anachronismes très évidentes surtout dans la bande originale du film, qui mêle la musique classique (notamment Vivaldi) et la musique rock et pop. Ce choix de Sofia Coppola est probablement lié au but d’actualiser le film, mais aussi de communiquer la personnalité un peu rebelle de Marie-Antoinette, laquelle ne s’adapte jamais complètement aux usages de la cour française et reste toujours un peu éloignée de ce milieu, car elle est considérée comme une étrangère même par la famille royale.

Selon moi, le film transmet aussi un message important: la richesse ne fait pas nécessairement le bonheur. En effet Marie-Antoinette possède de tout, vit dans le château des rêves et mène une vie luxueuse, mais malgré cela elle n’est pas heureuse et elle regrette son pays (l’Autriche).

J’ai remarqué le choix de la cinéaste d’illustrer dans le film le règne de Marie-Antoinette et Louis XVI en se concentrant seulement sur le palais de Versailles et la vie luxueuse et somptueuse à la cour, mais j’aurais aimé qu’il avait montré aussi de l’autre côté les conditions terribles du peuple français à cause des dépenses royales, pour marquer davantage l’écart entre classes sociales et le faire mieux comprendre au public.

Chiara Fiorillo

Ritratto di Maria Antonietta con la rosa, dipinto di Élisabeth Vigée Le Brun, 1783
Maria Antonietta suona l’arpa, Dipinto di Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty (1777)
Maria Antonietta in grand habit de cour in un ritratto di Élisabeth Vigée Le Brun (1778)
Maria Antonietta con un libro. L’ultimo ritratto ufficiale di corte, eseguito da Élisabeth Vigée Le Brun per la regina (1788)
La regina abbigliata in stile rococò, con una pettinatura piramidale e grand habit de cour (1775)
Maria Antonietta condotta alla ghigliottina, dipinto di William Hamilton (Museo della Rivoluzione francese)
Charles-Henri Sanson brandisce la testa di Maria Antonietta alla folla (Museo della Rivoluzione francese)
M. Ludovico Dolce, Dialogo nel quale si ragiona del modo di accrescere e conservar memoria, Venezia 1562.
M. Ludovico Dolce, Dialogo nel quale si ragiona del modo di accrescere e conservar memoria, Venezia 1562.

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